Non on ne va pas vous parler de la chanson d’Indochine…enfin, un peu, si… Souvenez-vous de la publicité pour le parfum MaDame de Jean-Paul Gaultier, qui mettait à l’honneur l’androgynie du top Agyness Deyn, sur une reprise de cette fameuse chanson…
« Une fille au masculin » bon, jusque là, rien de très nouveau… En effet, le phénomène des tops androgynes prend de l’ampleur depuis plusieurs années, avec comme figures emblématiques Agyness Deyn, Freja Beha ou encore Stella Tennant.
La tendance perdure sur les derniers défilés, notamment chez Paul Smith, qui a fait appel aux très garçonnes Nina Porter et Akuol de Mabior…
Et que dire de l'énigmatique Grace Jones, dont l'androgynie sculpturale captivait déjà dans les années 80...
La mode s’amuse donc depuis longtemps à brouiller les cartes et à jouer l’atout du mélange des genres. Mais, ces dernières saisons, c’est du côté des hommes qu’on fait encore plus fort. Andrej Pejic, mannequin australien d’origine serbo-croate, a créé l’événement au mois de janvier en défilant pour la ligne couture de Jean-Paul Gaultier. Et oui, la mariée du final, c’était lui…
Ni travestis, ni transsexuels, ces hommes à la beauté ambiguë peuvent se permettre de mettre en scène la mode masculine comme féminine avec autant d’aisance. Ce phénomène crée un tel buzz que ces « garçons au féminin » (les médias les baptisent d’ailleurs femimen) risquent bien de faire des émules sur les podiums. James Varley et Martin Cohn sont deux autres exemples représentatifs de cette nouvelle beauté unisexe.
Il y a fort à parier que le phénomène femimen va prendre de l’ampleur, et peut être sortir du cadre des défilés, en influençant le vêtement lui-même, étendant le concept de collections véritablement unisexe. Reste une question : les femmes pourront-elles facilement s'identifier à ces hommes lorsqu'ils représentent la mode féminine? On vous l'accorde, ce n'est pas si simple…
Du côté masculin, les femimen pourraient, qui sait, peut-être encourager ces messieurs à davantage assumer leur part de féminité… On rêve un peu là ? Pour en avoir le cœur net, on a demandé son avis à P., l’homme de notre trio…
Du côté masculin, les femimen pourraient, qui sait, peut-être encourager ces messieurs à davantage assumer leur part de féminité… On rêve un peu là ? Pour en avoir le cœur net, on a demandé son avis à P., l’homme de notre trio…
P. estime que c’est un juste retour des choses, que les hommes androgynes ont enfin la possibilité d’être reconnus, comme les femmes ayant, en leur temps, osé adopter le pantalon. Il salue le courage de ces hommes qui ont choisi de jouer de leur ambiguïté, ignorant les personnes qui pourraient trouver cela choquant.
Il nous rappelle aussi que l’esthétique femimen n’est pas nouvelle, citant pour exemple Brian Molko du groupe Placebo, ou encore Indochine et, en remontant plus loin, les icônes de la new wave des années 80 ou du rock des années 70.
Et conclut que « dans ce monde où les femmes prennent de plus en plus d’importance, les hommes font aussi leur révolution en s’habillant comme elles ».
L’homme serait-il finalement une femme comme les autres ?
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